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Le grand Livre
239 pages • Dernière publication le 29/07/2022

Dans le cadre de son Action culturelle,
la SACD soutient la création de cet ouvrage
      

HISTORIQUE & ARCHIVES / Assistance et interventions juridiques / Page 191 • Publiée le 26/03/2018

Le cas Poggi et "La belle de Cadix"

Maurice POGGI (date de naissance inconnue, décès en 1964) a surtout été connu comme acteur comique, puis comme producteur et metteur en scène de revues et d’opérettes marseillaises, comme celles Vincent Scotto.

Monté à Paris, il dirige la petite salle du Casino Montparnasse où il va créer en décembre 1945, avec de tout petits moyens, la toute nouvelle opérette d’un jeune compositeur, Francis Lopez, " La belle de Cadix", avec pour chanteur un quasi-inconnu, Luis Mariano.

Succès incontestable et immédiat, mais limité par les conditions d’exploitation.

Quelques années plus tard, en 1949, Maurice Lehmann reprend le spectacle mais cette fois-ci dans une salle prestigieuse (le Théâtre de l’Empire) et avec des décors luxueux, mais toujours avec le même Luis Mariano.
Triomphe national et international, on en fera même un film à succès en 1954 avec Carmen Sévilla et toujours… Luis Mariano.

Poggi s’estime lésé car il estime que l’on a utilisé sans son accord les grandes lignes de son travail ; faisant remarquer que même l’affiche est la même.

Devant toutes les fins de non-recevoir de la nouvelle production, Poggi décide d’aller en justice.
S’ensuivra un feuilleton judiciaire, qui durera plus de quinze ans et avec des décisions contradictoires (1956, 1958, 1963).

Poggi avait en effet, et à juste titre, comme l’avait jugé la première décision, attaqué en contrefaçon.

Mais la Chambre d’appel a estimé qu’il n’existait aucune preuve matérielle de cette contrefaçon
Aucun CAHIER DE REGIE n’avait été déposé à l’ART ni ailleurs.

Le SNMS insiste sur la nécessité et l’obligation légale de déposer votre mise en scène.
Aujourd’hui cela peut se faire aisément par l’intermédiaire de la SACD.
Et un simple enregistrement vidéo, avec une seule caméra fixe en fond de salle suffit.

Il faut savoir que l’on ne peut protéger que les œuvres et non les idées. Et qu’une œuvre pour être reconnue doit être matérialisée.
Ce n’est que la matérialisation qui peut lui faire reconnaître son unicité et son originalité.
(la jurisprudence dit aujourd’hui que «s’il y a mise en forme, il y a présomption d’originalité»)

Le dépôt doit se faire après la première représentation et si possible avant la dernière.
Vous pouvez y joindre photos, maquettes, croquis, tout ce qui peut caractériser l’œuvre.

Il en est de la protection comme de toutes les assurances : on ne leur reconnaît d’utilité qu‘en cas de problème.
Ce n’est pas une raison pour ne pas se protéger. Les cas sont nombreux d’indélicatesse et d’exploitation abusive.

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