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Le grand Livre
239 pages • Dernière publication le 29/07/2022

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HISTORIQUE & ARCHIVES / Histoire de la mise en scène / Page 64 • Publiée le 20/11/2018

Théâtre Privé - Théâtre Public, c'est quoi la différence ?

Le Théâtre Privé s’appréhende comme étant le domaine d’entrepreneurs indépendants, soumis en principe à la seule sanction du marché. Juridiquement ce sont des entreprises commerciales. Actuellement, lorsque l’on parle du Théâtre Privé, on fait référence généralement à la cinquantaine de théâtres appartenant au Syndicat National du Théâtre Privé. Datant de l’époque de l’hégémonie culturelle de la capitale, il est essentiellement parisien, avec quelques exceptions comme la Tête d’or à Lyon, et appartient au patrimoine. Mais, il existe un grand nombre de lieux, de diverses jauges, qui ne sont pas affiliés au SNDTP, ainsi que des compagnies professionnelles qui ne reçoivent pas de subvention publique et qui exercent également leur activité dans le champ de ce secteur privé.

La salle du théâtre du Palais Royal                                                  La salle du théâtre du Palais Royal ©D.R.

Le Théâtre Public s’appréhende comme un service public, financé donc par les fonds publics gérés par l’Etat, les Régions et les autres collectivités territoriales. Ils ont essentiellement pour mission : la création, la diffusion et l’animation culturelle.

La Comédie-Française                                                                      La Comédie-Française 

On y trouve les Théâtres Nationaux qui sont la Comédie-Française, l’Odéon, Chaillot, la Colline, le Théâtre National de Strasbourg, l’Opéra, l’Opéra-Comique. Hormis la Comédie-Française possédant un statut particulier (société de comédiens), ces lieux sont des établissements publics de totalement financés par l’Etat. Leur directeur est nommé en conseil des Ministres, sauf pour la Comédie-Française dont l’administrateur l’est par le Président de la République.


La Comédie de l'Est (Colmar)La Comédie de l'Est (Colmar) 

Les Centres Dramatiques Nationaux (CDN) qui ont été mis en place par l’Etat en 1947 avec la décentralisation théâtrale. Ils sont implantés en région et en banlieue. Leurs subventions viennent de l’Etat et des collectivités territoriales. Il y a en tout 36 Centres Dramatiques Nationaux et 2 Centres Dramatiques Régionaux. Ils sont dirigés par des entrepreneurs de spectacles, pour la plus grande majorité des artistes, nommés par le Ministre de la Culture en concertation avec les tutelles locales. Ce sont statutairement des SARL.

Maison de la culture de Bourges                                                               Maison de la culture de Bourges 

Les Maisons de la Culture qui ont été créés dans les années 60 par André Malraux. Elles ont un cadre juridique associatif et une double tutelle nationale (Etat) et locale (commune, département, Région). Aujourd’hui, ils ne sont que quelques-uns à avoir gardé le titre de Maison de la Culture, comme Bobigny, les autres sont devenus des Scènes Nationales ou des CDN.

Scène Nationale Brive-Tulle                                                               Scène Nationale Brive-Tulle 

Les Scènes Nationales qui ont été créées en 1980 puis mis en place en 1991 par Bernard Faivre d’Acier. Elles regroupent sous une même dénomination les maisons de la Culture, les Centres d’Actions Culturelles et les Centres de Développement Culturel (71 scènes cofinancées par les collectivités locales et le Ministère de la Culture.). Les Scènes Nationales ont plus ou moins le même cahier des charges que les Centres Dramatiques Nationaux mais avec une organisation structurelle différente. Elles sont soumises au régime associatif, régi par la loi de 1901.

Théâtre 13                                                                                 Théâtre 13 

A cela, il faut ajouter, toute une liste de lieux bénéficiant de subventions comme les théâtres Municipaux. A Paris, le plus important est le Théâtre de la Ville (ouvert en 1968), mais il y a aussi, entre autres, le Monfort, le Théâtre 14, les deux salles du Théâtre 13, le Paris-Villette, le Théâtre Mouffetard. Dans cette liste, on trouve également des établissements à caractère industriel et commercial de coopération culturelle comme le 104 ; des lieux jouissant également de aides ou de label, soit de l’Etat, soit de la Mairie de Paris, soit des deux, comme le Rond-Point, les Bouffes du Nord, les Cartoucheries…

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Théâtre Privé détient le monopole de la création, n’ayant comme concurrence que les Théâtres Nationaux : la Comédie-Française, l’Odéon, l’Opéra de Paris et l’Opéra-comique. Il faut préciser qu’à partir des années 1960, devant faire face à une crise déclenchée par l’évolution de la société, l’apparition de nouveaux médias, comme la télévision, et la concurrence du secteur subventionné, les Théâtres Privés voient leurs coûts de fonctionnement s’accroître et doivent faire face à ces nouvelles concurrences. L’intervention de l’Etat s’impose. Le Fonds de soutien (ASTP) se met en place en 1964 reposant sur la solidarité de la profession, mais aussi sur des subventions venant de l’Etat et de la Mairie de Paris.

De leur côté, depuis quelques années, les théâtres publics, tributaires de la baisse notable des subventions, doivent de plus en plus faire appel au mécénat.

Marie-Céline Nivière

Sources :
« Dictionnaire encyclopédique du Théâtre », sous la direction de Michel Corvin (Bordas).
« Le grand livre du théâtre », Luc Fritsch (Eyrolles).
« Histoire du théâtre dessinée », André Degaine (Nizet).

 



Mots clés :

Secteur public Secteur privé Service public ASTP Syndicat des Directeurs de Théâtres Privés Association 1901 Ville de Paris Scène nationale Maison de la culture Théâtre Nationaux CDN Nivière Marie-Céline

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