Le 6 septembre 1944 naissait le Syndicat National des Metteuses et Metteurs en Scène. Dans l’euphorie de la Libération de Paris, et dans la dynamique du programme du Conseil National de la Résistance, rétablissant un syndicalisme indépendant, la fondation de notre syndicat par Jacques Copeau, Louis Jouvet, Gaston Baty, Charles Dullin, Jacques Rouché, Gordon Craig et André Barsacq consacre leur combat pour la reconnaissance du metteur en scène comme véritable créateur.
Quatre-vingts ans après, forts de cet héritage, nous avons choisi de célébrer cet anniversaire en créant les premières Assises Nationales de la Mise en Scène. Inédit par son ampleur, cet événement s’inscrit dans un contexte politique, économique et social tumultueux. Face à la montée des extrêmes, à un système économique de plus en plus injuste et destructeur ou à la crise écologique qui est l’un des grands défis de notre siècle, la société dans laquelle nous vivons apparaît chaque jour un peu plus divisée, fragmentée. Fragilisée par les inégalités qui ne cessent de s’accroître, elle semble abandonnée par une sphère politique souvent déconnectée. Ces enjeux politiques et sociétaux concernent directement les artistes metteuses et metteurs en scène, aussi bien dans leur pratique que dans les récits qu’ils produisent. Nous ne sommes pas résignés. Notre art est un outil puissant pour confronter les maux du monde et inspirer changement et espoir. Il accompagne notre besoin de solidarité et de communauté face à l'adversité. Par notre capacité à imaginer et à représenter d’autres horizons, nous avons le pouvoir de transformer le doute en espoir et de déjouer les mauvais scénarii pour susciter des prises de conscience et bâtir une société plus juste et plus pacifique. C’est la raison pour laquelle ces assises marquent une étape importante de notre histoire. Si beaucoup d’avancées majeures ont permis la reconnaissance de la mise en scène comme un art autonome, il reste néanmoins beaucoup de chemin à parcourir, non seulement pour préserver ces acquis mais surtout pour en améliorer les modalités d’exercice. Dans un secteur à l’économie souvent précaire, nous devons continuer à nous battre pour des conditions de travail dignes, des rémunérations justes et un respect accru de notre profession. Le monde change et notre métier se transforme, notamment avec l'avènement du numérique et des nouvelles technologies. Anticiper ces changements, permettre aux artistes de s’y adapter, soutenir l’innovation dans nos pratiques, tels sont les enjeux de ces assises.
Enfin je souhaite rendre hommage, en cette journée anniversaire, aux fondateurs mais également à celles et ceux qui depuis huit décennies ont œuvré au sein de notre syndicat pour défendre l’art de la mise en scène et la liberté de la création.
Merci à toutes et tous pour votre engagement et votre passion. Ensemble, continuons à faire résonner la voix des metteuses et metteurs en scène ! Ensemble, poursuivons la construction de notre avenir et celui du spectacle vivant.
Cyril le Grix, président du SNMS
Le 6 septembre 1944 naissait le Syndicat National des Metteuses et Metteurs en Scène. Dans l’euphorie de la Libération de Paris, et dans la dynamique du programme du Conseil National de la Résistance, rétablissant un syndicalisme indépendant, la fondation de notre syndicat par Jacques Copeau, Louis Jouvet, Gaston Baty, Charles Dullin, Jacques Rouché, Gordon Craig et André Barsacq consacre leur combat pour la reconnaissance du metteur en scène comme véritable créateur.
Quatre-vingts ans après, forts de cet héritage, nous avons choisi de célébrer cet anniversaire en créant les premières Assises Nationales de la Mise en Scène. Inédit par son ampleur, cet événement s’inscrit dans un contexte politique, économique et social tumultueux. Face à la montée des extrêmes, à un système économique de plus en plus injuste et destructeur ou à la crise écologique qui est l’un des grands défis de notre siècle, la société dans laquelle nous vivons apparaît chaque jour un peu plus divisée, fragmentée. Fragilisée par les inégalités qui ne cessent de s’accroître, elle semble abandonnée par une sphère politique souvent déconnectée. Ces enjeux politiques et sociétaux concernent directement les artistes metteuses et metteurs en scène, aussi bien dans leur pratique que dans les récits qu’ils produisent. Nous ne sommes pas résignés. Notre art est un outil puissant pour confronter les maux du monde et inspirer changement et espoir. Il accompagne notre besoin de solidarité et de communauté face à l'adversité. Par notre capacité à imaginer et à représenter d’autres horizons, nous avons le pouvoir de transformer le doute en espoir et de déjouer les mauvais scénarii pour susciter des prises de conscience et bâtir une société plus juste et plus pacifique. C’est la raison pour laquelle ces assises marquent une étape importante de notre histoire. Si beaucoup d’avancées majeures ont permis la reconnaissance de la mise en scène comme un art autonome, il reste néanmoins beaucoup de chemin à parcourir, non seulement pour préserver ces acquis mais surtout pour en améliorer les modalités d’exercice. Dans un secteur à l’économie souvent précaire, nous devons continuer à nous battre pour des conditions de travail dignes, des rémunérations justes et un respect accru de notre profession. Le monde change et notre métier se transforme, notamment avec l'avènement du numérique et des nouvelles technologies. Anticiper ces changements, permettre aux artistes de s’y adapter, soutenir l’innovation dans nos pratiques, tels sont les enjeux de ces assises.
Enfin je souhaite rendre hommage, en cette journée anniversaire, aux fondateurs mais également à celles et ceux qui depuis huit décennies ont œuvré au sein de notre syndicat pour défendre l’art de la mise en scène et la liberté de la création.
Merci à toutes et tous pour votre engagement et votre passion. Ensemble, continuons à faire résonner la voix des metteuses et metteurs en scène ! Ensemble, poursuivons la construction de notre avenir et celui du spectacle vivant.
Cyril le Grix, président du SNMS
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