Le Syndicat National des Metteurs en Scène apporte son soutien total au metteur en scène
Kirill Serebrennikov, membre d’honneur de notre syndicat et à ses collaborateurs
Alexey Malobrodsky,
Yuri Itin et
Sofia Apfelbaum dans l’affaire « Plateforme"et "Studio 7" qui durent depuis 3 ans. Le ministère public russe demande la condamnation de Serebrennikov à 6 ans de prison, de Malobrodsky à 5 ans de prison, de Apfelbaum et Itin à 4 ans de prison chacun. Le jugement est attendu dans quelques jours. Voici les dernières paroles de Kirill Serebrennikov prononcées hier, le 22 juin 2020 devant tribunal :
Les leçons du projet «Plateforme»
Il faut sans doute expliquer pourquoi le projet «Plateforme» a été très sérieux et important, non seulement dans l'art contemporain du pays, mais aussi dans la vie des gens qui l’ont conçu, s’y sont engagés ou en ont été spectateurs.
Au cœur de «Plateforme», il y a avant tout le concept de libre expression artistique, l’idée que les modes de vie sont multiples, que le monde est complexe, divers, jeune, et que cette diversité est pleine de charme. L’espoir de changements est là.
À quoi ai-je pensé quand j’ai proposé l’idée de ce projet complexe et multidisciplinaire au nouveau président de Russie qui avait annoncé son intention de « moderniser » et d’« innover » ?
Ceci : bon sang, peut-être que maintenant, beaucoup de ces jeunes, talentueux, brillants, rebelles, que je connais personnellement et qui ne trouvent pas leur place dans le cadre des institutions traditionnelles, encore soviétiques, ces jeunes qui travaillent de plus en plus en Europe occidentale, y reçoivent des bourses, y ont du succès, y sont reconnus, peut-être qu’ils vont pouvoir, au bout du compte, donner leur pleine mesure dans notre pays, grâce à ces financements publiques, et qu’ils ne seront pas enfermés de façon humiliante dans le ghetto d’un « art expérimental » superflu. C’est cela que j’ai pensé !
Les trois années de « Plateforme », ces trois années qui ont été suivies par trois années d’arrestations, d’accusations mensongères, de procédures judiciaires, ont-elles un sens ? Cette question, on se la pose de plus en plus souvent.
Est-ce beaucoup, ces 340 événements que nous avons créés dans le cadre de « Plateforme » en trois ans et qui, pour la plupart, sont des événements originaux, uniques, riches, auxquels ont participé un grand nombre d’acteurs, de musiciens, de metteurs en scène, d’artistes, de danseurs, de compositeurs ? Oui, c’est beaucoup. Vraiment beaucoup. N’importe quelle personne s’y connaissant un tant soit peu en théâtre, musique, technologies contemporaines, danse contemporaine, vous le dira. Et d’ailleurs, ces gens, des spécialistes, des connaisseurs, sont déjà venus au tribunal et ont témoigné, ont parlé d’eux et de leur travail, de ce qu’ils ont vu dans l’Atelier du Blanc à la Winzavod entre 2011 et 2014.
Les accusations du ministère de la Culture et du Parquet, pour qui nous aurions mal utilisé l’argent attribué, sont risibles. Ils considèrent peut-être que nous aurions dû créer, non pas 340 événements, mais 800. Vu que nous sommes censés avoir « volé » 128 des 216 millions de la subvention !!! Mais alors qu’ils le disent !!! Nous avons eu beau interroger le ministère soi-disant victime, nous n’avons pas entendu ce qu’il nous reproche. Ni en ce qui concerne le projet dans son ensemble, ni en ce qui concerne un événement précis de ce projet. Je réfute donc complètement cette accusation absurde.
Nous comprenons, en fait, seulement maintenant le principe qu’avait exprimé le précédent ministre de la Culture, le remplaçant d’Alexandre Avdéïev, qui avait inauguré « Plateforme » -, le principe que ce ministre, désormais ex-ministre, avait décidé d’adopter à l’égard de l’art contemporain : « Les expérimentations, c’est pour votre compte. »
Il l’a répété dans de nombreux discours et, maintenant, il est clair qu’il parlait précisément de « Plateforme ». Et ce « pour votre compte », ce sont ces trois années d’arrestations, de persécutions, d’accusations absurdes et diffamatoires, et de procès.
Il existe plusieurs versions sur les raisons pour lesquelles cette « affaire Plateforme » est apparue, des plus insensées aux plus complexes et complotistes. Tout cela sera connu un jour ; un jour, les archives des services secrets s’ouvriront et nous comprendrons qui a donné les ordres, qui a imaginé cette affaire, qui l’a fabriquée, qui a écrit les dénonciations.
Aujourd’hui, cela n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que nous avons concrétisé « Plateforme » dans toute sa diversité, avec son mélange de genres, son originalité, sa créativité, son côté insolite, et que ce projet était ontologiquement étranger au système culturel de la bureaucratie et de la soumission. Nous comprenons désormais que ce ministère, soi-disant victime, est une administration toxique qui, dans n’importe quelle situation, ne sait que trahir et piéger.
Est-ce que je regrette d’avoir fait de ce projet ce qu’il a été : un espace de pleine liberté de création, un espace où de nombreux créateurs ont pu s’exprimer pleinement ? Non. Est-ce que je regrette que la comptabilité de « Plateforme », cette comptabilité qui est l’objet de toutes ces audiences et enquêtes judiciaires ait été si mal organisée ? Bien sûr que je le regrette. Mais malheureusement, je ne pouvais avoir la moindre influence sur ce plan, ni y changer quoi que ce soit à l’époque ; je ne comprends rien à la comptabilité. Je m’occupais sans relâche de monter et de présenter des événements. Je ne m’occupais pas des finances.
De toute évidence, « Plateforme », ce n’est pas seulement une comptabilité. C’est avant tout ce qui a été fait dans les locaux de Winzavod. Ce sont 340 événements, ce sont des milliers de spectateurs auxquels nous avons appris quelque chose. Ce sont des dizaines de jeunes professionnels qui ont pu exprimer et accroître leur savoir-faire dans le cadre de notre projet. Et je suis indigné par les tentatives de nier l’importance de « Plateforme », je suis indigné par les affirmations mensongères, selon lesquelles nous n’aurions pas fait ce qu’il fallait avec l’argent de la subvention ou gardé une partie de cet argent pour nous. L’accusation ment, elle défend son uniforme et ceux qui ont monté cette affaire.
Ceux qui ont travaillé avec nous dans ce projet sont venus au tribunal et ont témoigné en notre faveur ; même les témoins de l’accusation l’ont fait. Dans cette affaire théâtrale, il n’y a pas un seul témoignage, pas une seule preuve, confortant la version selon laquelle j’aurais été malhonnête, aurais agi illégalement, aurais voulu m’enrichir matériellement avec l’argent dévolu au projet.
C’est une certitude : la vie artistique de « Plateforme », cette vie artistique dont je répondais, était le résultat d’un travail commun réunissant des gens honnêtes, talentueux, créatifs, d’une même génération, ces jeunes merveilleux pour lesquels j’ai imaginé tout cela. Et eux aussi sont fiers, j’en suis sûr, des 340 événements de ce projet.
L’ironie de notre situation, une ironie assez amère, c’est que l’accusation repose sur les témoignages des comptables, et de proches de ces comptables qui ont fait des dépenses au noir pour « Plateforme ». Les juges d’instruction ont fait pression sur eux, et ces comptables ont pris peur et nous ont accusés à tort. Ils ont menti. Le juge d’instruction Lavrov et son équipe ont fabriqué « l’affaire Plateforme » à partir de ces mensonges. Les meilleurs amis des juges d’instruction, ce sont ces comptables qui n’ont pas respecté les règles financières et fiscales. Quel paradoxe !"
Il est évident que la comptabilité du projet était de plus en plus mal gérée, et personne ne le nie. Nous en avons pris conscience notamment grâce à l'audit que j'ai engagé en 2014. Personne n'aurait été surpris que cette question-là soit débattue au procès et que l’instruction examine comment les comptables convertissaient en espèces, par l’intermédiaire de leurs propres sociétés, les subventions que nous recevions. Mais « l’affaire Plateforme », ce n’est pas une histoire de comptabilité. C’est l’histoire de gens qui réussissent un projet théâtral, et qui, suite à des changements politiques dans le pays, sont appelés sans preuve un « groupe criminel » ; c'est l’histoire d’un État (après tout, le ministère de la Culture, c’est l’État) qui, pour se plier à la conjoncture, réfute ce qu'il a fait et ce qu’il a créé avec l’argent des contribuables, l'argent public.
L’« art contemporain» se différencie de la commande publique et de la propagande, justement parce qu'il réagit de façon très vive, critique, paradoxale, à l’actualité, à ce qui se passe autour de lui. Il réagit par l’intermédiaire de médias modernes, par une discussion honnête et intransigeante, par une réflexion libre, par la création. On a répondu à notre travail par des poursuites, des tribunaux et des arrestations. En ce sens, le projet « Plateforme », mais aussi les persécutions qui touchent depuis trois ans ceux qui l'ont réalisé, sont des marqueurs très nets de ce qui nous arrive à tous. En ce sens, le projet poursuit, bien sûr, son travail, témoigne de son temps et détermine avec précision l'état des choses.
Un sentiment d'injustice ne m'a pas quitté depuis que cette « affaire Plateforme » a commencé. Il me semblait que nous tous, et moi en particulier, avions fait quelque chose d’authentique et d’important pour notre pays en créant ce projet, devenu l'un des ponts entre la Russie et le monde, un outil pour inscrire l’art russe dans les processus actuels de l'art mondial. C'est dans ce but que ce projet a été mené, et non pour tromper le fisc avec des paiements au noir ! Ceux qui ont fabriqué cette « affaire » et qui nous imputent ces horreurs, ce sont eux qui ont tout fait pour que la Russie apparaisse aujourd'hui comme un lieu où des gens peuvent être bafoués pendant trois ans, sans la moindre preuve, et être accusés de ce qu’ils n’ont pas commis.
Je suis sûr que « Plateforme » a influencé le théâtre, les arts du spectacle, l’art des nouveaux médias, la danse et la musique académique moderne. Cette conviction qui est la mienne repose sur le fait que les expériences de « Plateforme » - à la fois pratiques et théoriques - se poursuivent aujourd'hui, presque dix ans plus tard, sur d'autres scènes, dans d'autres projets et dans les œuvres de nombreux artistes contemporains.
Tout cela apparaîtra plus clairement encore avec le temps. « Plateforme » et tout ce qui a été écrit sur ce projet à ce tribunal de la Fédération de Russie font désormais partie de l'histoire contemporaine de l'art russe. Ceux qui ont initié et fabriqué cette affaire avait visiblement pour intention malveillante de nous discréditer, en nous accusant de ce que personne, parmi ceux qui ont conçu et réalisé « Plateforme », n’a, bien évidemment, jamais commis. Ils voulaient ainsi détruire la mémoire de ce projet, réduire celui-ci au piètre travail de la comptabilité. Vous n’y arriverez pas. Vos reproches sont absolument dénués de preuves et donc ridicules, quels que soient les chiffres énormes que vous indiquiez dans l’accusation.
Conscience, honnêteté, intégrité professionnelle et humaine, audace artistique, liberté : telles sont les principales valeurs, au cœur du travail de « Plateforme », dans la partie dont j'étais responsable. Bien sûr, je ne parle pas de cette fichue comptabilité. Cela a été dit au procès par des participants au projet et par des spectateurs.
Les créateurs sont très sensibles à l'injustice, ils sentent qui est honnête et qui ment, qui est un voleur ou un escroc, et qui ne l'est pas. Je suis reconnaissant à la communauté artistique, à ceux qui nous soutiennent depuis toutes ces années, qui viennent dans les salles d'audience et devant les tribunaux, qui écrivent des lettres et des textes de soutien. Bien que ce mensonge, cette calomnie et cet arbitraire ne puissent pas être vaincus par des lettres collectives, nous avons été heureux que vous ayez fait cela.
L’époque de « Plateforme » a été un moment merveilleux de création et de joie parce que des générations de jeunes artistes ont pu travailler, être correctement payés pour cela et éprouver la satisfaction de voir que leurs idées, même les plus folles, pouvaient être réalisées.
Les gens faibles savent comment justifier leur impuissance, et ils connaissent ces formidables justifications sur le bout des doigts : «On nous a donné l’ordre», «C’étaient les instructions » , «Ce n’est pas nous qui décidons», «Vous comprenez ce qu’il en est!» C’est la "banalité du mal" à la russe ! « Plateforme » apprenait à tout le monde – au public comme aux participants - à résister à l'impuissance acquise, à être responsable de ses actes, à agir et à créer. En ce sens, je réponds entièrement du programme artistique de « Plateforme », de toutes ces «expériences » pour lesquelles le tribunal nous présente, à moi et mes camarades, notre « compte ».
La jeunesse choisit toujours la liberté, elle ne veut pas faire partie du bétail, ni être enfermée dans une étable. En ce sens, « Plateforme » a donné aux artistes et au public l'espoir que les idées de liberté deviendraient tôt ou tard le fondement de notre existence toute entière. Je suis persuadé que c’est l’une des leçons de « Plateforme », une leçon précieuse pour ceux qui veulent changer la vie, et c’est aussi la cause des attaques violentes et agressives lancées par des gens à qui convient la situation actuelle.
«Dis toujours la vérité», m'ont appris mes parents! Avec « Plateforme », nous avons parlé à la Russie et au monde d’un pays jeune et honnête où vivent des gens honnêtes, prêts à être les Auteurs de leur vie ! A être des Auteurs libres !
C’est très clair : moi et ceux qui ont participé à « Plateforme », nous avons réalisé, pleinement et avec le maximum d’efficacité, les objectifs que l’État avait fixés à ce projet - développer et populariser l'art contemporain.
Je regrette que « Plateforme » ait été un tournant fatal dans les destins de mes camarades, impliqués avec moi dans cette procédure. Mais je ne regrette pas du tout d’avoir consacré des années de ma vie au développement de l'art en Russie, même si cela a été associé à des difficultés, des poursuites, des diffamations. Je n'ai jamais rien fait au détriment d’êtres vivants, je n'ai jamais commis d'actes malhonnêtes. J'ai travaillé à Moscou, en Russie, pendant de nombreuses années, j'ai fait de nombreuses mises en scène, j'ai tourné plusieurs films, j'ai essayé d'être utile aux gens de mon pays. Je suis fier de chaque journée que j'ai consacrée à mon travail en Russie. Y compris de ces journées pendant lesquelles j’ai travaillé au projet « Plateforme ».
Malgré de multiples appels la culture est inexistante dans ce plan de relance, et le programme Europe Créative ne pèse pas lourd.
La Coalition française pour la diversité culturelle publie donc une tribune qui s'inscrit dans cette démarche. Signée par plusieurs artistes et professionnels de la culture, elle vise à demander une place plus importante pour la culture dans le budget de relance de l’Union et des Etats membres.
Investissons dans notre avenir créatif
La culture européenne est en pleine crise. Les décisions politiques visant à la résorber scelleront le futur de la vie créative et culturelle pour les dix prochaines années dans notre Union.
Depuis le début de la pandémie COVID-19, beaucoup de théâtres, de cinémas, de salles de concert, musées et d’autres lieux d’expression culturelle sont fermés. Plusieurs de ces lieux ne réouvriront surement jamais.
La vie dans les secteurs culturels et créatifs a été étouffée. La crise a exacerbé la précarité dans laquelle se trouve la culture, les arts et l’ensemble du secteur créatif.
Les secteurs créatifs et culturels sont le troisième bassin d’emploi en Europe. Dès lors, les conséquences économiques d'un secteur à l’arrêt du fait de la crise vont au-delà du seul domaine de la culture.
Or, malgré un paysage culturel amputé, nous nous sommes tous tournés vers la culture durant cette période d’adversité personnelle et collective.
C’est la musique qui nous a rassemblé aux balcons ; ce sont les films et les séries qui nous ont divertis, les documentaires, les livres, les performances et les œuvres d’art qui nous ont réconforté dans notre solitude et qui nous ont aidé à nous évader intellectuellement et à nous inspirer.
Le bien le plus précieux de l'Europe est sa culture. Une culture qui nous unit dans la diversité et qui attire chaque mois des millions de personnes du monde entier.
L’expression culturelle dans toute sa diversité est au cœur de ce qui nous définit en tant qu’Européens.
Malgré les messages forts des responsables de l’Union européenne que les secteurs culturels et créatifs seraient vigoureusement soutenus, les propositions actuelles de plan de relance et de budget européen ne tiennent étrangement pas compte des besoins de ces secteurs.
En tant que créateurs et professionnels du secteur, nous en appelons aux leaders de l’Union européenne à soutenir et à investir dans la culture et les arts, et dans notre avenir créatif.
Nous avons besoin d'un plan de relance qui revitalise notre écosystème culturel et inspire la prochaine génération d'Européens.
Cela signifie procurer des ressources financières suffisantes afin que l’art, la culture, les entreprises culturelles et créatives, les créateurs et les professionnels de la culture puissent continuer leur travail, survivre et s’épanouir dans l’avenir.
Les discussions actuelles sont l'occasion pour l'Union européenne et les Etats membres de prouver que l’Europe peut honorer ses valeurs. Le moment est venu d'être ambitieux et d'investir dans son avenir créatif.
La culture est le terreau fertile à partir duquel la prochaine génération d'Européens s'unira et s'épanouira. Montrons aux prochaines générations quel genre d'avenir nous voulons leur offrir !
Signataires
Aga Zaryan, violoniste (PL)
Agnieszka Holland, réalisatrice (PL)
Agustín Almodóvar, producteur de film (ES)
Alberto Guijarro, directeur de la Primavera Sound et du Sala Apolo (ES)
Alberto Iglesias, compositeur de musique de film (ES)
Anne Teresa De Keersmaeker, chorégraphe (BE)
Benny Andersson, compositeur et musicien (SE)
Bernie Sherlock, chef d'orchestre (IE)
Björk, chanteuse et compositrice (IS)
Charles Sturridge, réalisateur (UK)
Dame Evelyn Glennie, percussionniste (UK)
Daniel Buren, sculpteur et plasticien (FR)
Isabel Coixet, réalisatrice (ES)
István Szabó, réalisateur (HU)
Ivo van Hove, directeur de théâtre (NL/BE)
Jaco Van Dormael, réalisateur (BE)
Jean-Michel Jarre, compositeur et musicien (FR)
Jean-Pierre et Luc Dardenne, réalisateurs (BE)
Jean-Xavier de Lestrade, réalisateur (FR)
Joan Fontcuberta, artiste conceptuel et photographe (ES)
Lisa Kaindé Diaz Zayas et Naomi Diaz Zayas - IBEYI, chanteuses, parolières et compositrices
(FR)
Marian Urban - scénariste et producteur (SK)
Marina Abramović, artiste performeuse (US/SRB)
Martin Šulík - réalisateur et producteur (SK)
Maryla Rodowicz, chanteuse (PL)
Michał Urbaniak, compositeur et musicien (PL)
Milo Rau, directeur de théâtre (BE/CH)
Mirga Grazinyte, chef d'orchestre (LT/UK)
MØ, chanteur, compositeur et producteur (DK)
Moritz Eggert, compositeur (DE)
Nele Neuhaus, écrivaine (DE)
Nicola Campogrande, compositeur (IT)
Nina Bouraoui, écrivaine (FR)
Nina George, écrivaine (DE)
Olga Neuwirth, compositeur (AT)
Olivier Guez, écrivain (FR)
Paul Dujardin, directeur du musée BOZAR (BE)
Phil Manzanera, guitariste et compositeur (UK)
Salvador Sobral, chanteur (PT)
Sebastian Fitzek, écrivain (DE)
Stijn Coninx, réalisateur (BE)
Thomas Anargyros, producteur de film (FR)
Tiago Rodrigues, écrivain et directeur du théâtre Teatro Nacional D. Maria II (PT)
Tim Etchells, directeur artistique, artiste et écrivain (UK)
Yuval Weinberg, chef d'orchestre (IL/DE)