SNMS
Cyril le Grix - président du SNMS

Chère adhérente, cher adhérent,

À l’appui des chiffres publiés, cette période estivale a été marquée par un record de fréquentation des festivals sur l’ensemble du territoire. Nous pourrions nous réjouir de ce retour en force du public si paradoxalement, les annonces de baisse du nombre de levers de rideaux ne venaient pas assombrir les perspectives de cette saison.

Nous le savons, les défis à relever pour le Spectacle Vivant restent nombreux face à la menace que représentent la diminution des financements publics et l’explosion du coût des matières premières et de l’énergie. D’autre part, nous devons apporter nos solutions pour répondre au nouveau mantra ministériel du « produire mieux » afin qu’il n’entrave pas la création mais la favorise et améliore nos conditions de création. Nous devons également continuer à nous battre pour la pérennité de l’emploi artistique, technique et administratif de notre secteur dans un contexte économique très incertain. Enfin, il nous appartient d’accélérer la mutation de nos modes de production pour répondre, à notre mesure, à l’urgence des enjeux climatique et écologique.

En cette rentrée, un autre sujet doit nous préoccuper : celui du numérique et de l’intelligence artificielle qui ont été au cœur des débats ces derniers mois et à l’origine de la grève inédite lancée à Hollywood par les scénaristes et acteurs américains. Alors que les technologies digitales et cognitives bouleversent le devenir de nos sociétés, la 8e édition de Think Culture, organisée par News Tank Culture au Centre Pompidou à Paris le 5 septembre dernier, avait pour intitulé : « Culture et numérique : la révolution permanente ? »

Lors de la conclusion de cette journée, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a annoncé la création d’un groupe « Culture » au sein du Conseil stratégique de l’intelligence artificielle mis en place le 28 août par le gouvernement. Dans son discours, après avoir énuméré les arguments en faveur du rôle positif de l’Intelligence Artificielle - notamment une meilleure « démocratisation culturelle avec plus de créateurs, plus d’offres » et un « outil de créativité au service des artistes » - la ministre de la Culture a pointé quatre problématiques, dont deux qui nous concernent plus particulièrement : « la protection des droits d’auteurs » et « l’impact sur les métiers créatifs et sur la chaîne de valeur ».

La question du droit d’auteur à l’ère de l’I.A. est au centre des préoccupations, que ce soit en termes de protection des œuvres que de leur rémunération. La ministre de la Culture a affirmé que l’objectif de ce Conseil stratégique de l’I.A. était de « construire très vite une régulation intelligente de l’intelligence artificielle. Le partage équilibré de la valeur entre les grandes plateformes numériques et les ayants-droits, la juste rémunération des créateurs au titre de l’exploitation numérique de leurs créations constituent une priorité absolue du ministère de la Culture ». Espérons que le gouvernement français adoptera la même attitude dans négociations en cours au Conseil de l’Europe, en défendant la protection de la création, le droit d’auteur et la transparence dans l’exploitation des œuvres. Car ce développement fulgurant de l’I.A. pose un certain nombre de questions et suscite à juste titre beaucoup d’inquiétude. Si le spectacle vivant et la mise en scène semblent moins directement menacés par cette nouvelle technologie, il serait naïf de laisser le champ libre à cette révolution. Premièrement parce que nos créations sont appelées à être de plus en plus diffusées et accessibles, ce qui les exposent à un nouveau type de prédation : leur utilisation par les algorithmes qui nourrissent le développement de l’I.A. générative. Deuxièmement, malgré l’affirmation que l’I.A. est un outil qui « n’a pas de personnalité », nous devons nous assurer qu’il reste au service des créatrices et créateurs et que son utilisation ne nous conduise pas à un nouveau risque d’appropriation de nos créations par des groupes ou des multinationales structurés pour imposer leurs intérêts.

Pour toutes ces raisons, il conviendra dans les mois à venir de participer à cette réflexion sur l’I.A. Plus globalement, il s’agit d’anticiper les évolutions de notre profession dans le contexte de cette « révolution permanente » qu’impose le numérique dans le quotidien de nos métiers et de nos vies.

Dans l’attente du plaisir de nous retrouver, le Conseil d’Administration et moi-même souhaitons à toute et à tous une très belle rentrée et une année théâtrale riche de créations et de belles rencontres. Nous vous attendons nombreux le 2 octobre prochain sur le bateau Fluctuart sur la Seine pour fêter ce début de saison 2023-2024.


Bien confraternellement,

CLG

Chère adhérente, cher adhérent,

À l’appui des chiffres publiés, cette période estivale a été marquée par un record de fréquentation des festivals sur l’ensemble du territoire. Nous pourrions nous réjouir de ce retour en force du public si paradoxalement, les annonces de baisse du nombre de levers de rideaux ne venaient pas assombrir les perspectives de cette saison.

Nous le savons, les défis à relever pour le Spectacle Vivant restent nombreux face à la menace que représentent la diminution des financements publics et l’explosion du coût des matières premières et de l’énergie. D’autre part, nous devons apporter nos solutions pour répondre au nouveau mantra ministériel du « produire mieux » afin qu’il n’entrave pas la création mais la favorise et améliore nos conditions de création. Nous devons également continuer à nous battre pour la pérennité de l’emploi artistique, technique et administratif de notre secteur dans un contexte économique très incertain. Enfin, il nous appartient d’accélérer la mutation de nos modes de production pour répondre, à notre mesure, à l’urgence des enjeux climatique et écologique.

En cette rentrée, un autre sujet doit nous préoccuper : celui du numérique et de l’intelligence artificielle qui ont été au cœur des débats ces derniers mois et à l’origine de la grève inédite lancée à Hollywood par les scénaristes et acteurs américains. Alors que les technologies digitales et cognitives bouleversent le devenir de nos sociétés, la 8e édition de Think Culture, organisée par News Tank Culture au Centre Pompidou à Paris le 5 septembre dernier, avait pour intitulé : « Culture et numérique : la révolution permanente ? »

Lors de la conclusion de cette journée, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a annoncé la création d’un groupe « Culture » au sein du Conseil stratégique de l’intelligence artificielle mis en place le 28 août par le gouvernement. Dans son discours, après avoir énuméré les arguments en faveur du rôle positif de l’Intelligence Artificielle - notamment une meilleure « démocratisation culturelle avec plus de créateurs, plus d’offres » et un « outil de créativité au service des artistes » - la ministre de la Culture a pointé quatre problématiques, dont deux qui nous concernent plus particulièrement : « la protection des droits d’auteurs » et « l’impact sur les métiers créatifs et sur la chaîne de valeur ».

La question du droit d’auteur à l’ère de l’I.A. est au centre des préoccupations, que ce soit en termes de protection des œuvres que de leur rémunération. La ministre de la Culture a affirmé que l’objectif de ce Conseil stratégique de l’I.A. était de « construire très vite une régulation intelligente de l’intelligence artificielle. Le partage équilibré de la valeur entre les grandes plateformes numériques et les ayants-droits, la juste rémunération des créateurs au titre de l’exploitation numérique de leurs créations constituent une priorité absolue du ministère de la Culture ». Espérons que le gouvernement français adoptera la même attitude dans négociations en cours au Conseil de l’Europe, en défendant la protection de la création, le droit d’auteur et la transparence dans l’exploitation des œuvres. Car ce développement fulgurant de l’I.A. pose un certain nombre de questions et suscite à juste titre beaucoup d’inquiétude. Si le spectacle vivant et la mise en scène semblent moins directement menacés par cette nouvelle technologie, il serait naïf de laisser le champ libre à cette révolution. Premièrement parce que nos créations sont appelées à être de plus en plus diffusées et accessibles, ce qui les exposent à un nouveau type de prédation : leur utilisation par les algorithmes qui nourrissent le développement de l’I.A. générative. Deuxièmement, malgré l’affirmation que l’I.A. est un outil qui « n’a pas de personnalité », nous devons nous assurer qu’il reste au service des créatrices et créateurs et que son utilisation ne nous conduise pas à un nouveau risque d’appropriation de nos créations par des groupes ou des multinationales structurés pour imposer leurs intérêts.

Pour toutes ces raisons, il conviendra dans les mois à venir de participer à cette réflexion sur l’I.A. Plus globalement, il s’agit d’anticiper les évolutions de notre profession dans le contexte de cette « révolution permanente » qu’impose le numérique dans le quotidien de nos métiers et de nos vies.

Dans l’attente du plaisir de nous retrouver, le Conseil d’Administration et moi-même souhaitons à toute et à tous une très belle rentrée et une année théâtrale riche de créations et de belles rencontres. Nous vous attendons nombreux le 2 octobre prochain sur le bateau Fluctuart sur la Seine pour fêter ce début de saison 2023-2024.


Bien confraternellement,

CLG

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