SNMS
Cyril le Grix - président du SNMS

Sale temps pour la liberté d'expression (et de création) ! 


A Lyon, c’est le Théâtre Nouvelle Génération qui subit les foudres de Laurent Wauquiez. En dénonçant dans une tribune la “culture de la peur” instituée par le président de la région AURA, le metteur en scène et directeur du TNG Joris Mathieu a vu sa subvention régionale purement et simplement annulée.

A Perpignan, c’est la mairie R.N. qui impose, en dehors de tout consensus, une candidate à la tête du Théâtre de l’Archipel, entrainant la démission de Serge Regourd, Président de la commission Culture de la région Occitanie.

A Saint Petersbourg, c’est le Théâtre Maly de Lev Dodine qui est mis sous scellé par la justice russe tandis que la metteuse en scène, Zhenya Berkovich et l’autrice Svetlana Petriychuk ont été placées en garde à vue pour « apologie du terrorisme ».

Le rapprochement de ces trois faits concomitants met en lumière les risques de dérive autoritaire qui pèsent aujourd’hui de plus en plus sur la société française. Car s’en prendre à la liberté de parole dans l’espace public d’un artiste ou d’un représentant syndical est extrêmement grave. Comme l’est également la nomination par les seuls élus R.N. de la ville de Perpignan de la nouvelle directrice du Théâtre de l’Archipel, contre l’avis des représentants de l’Etat et de la région. 

Le monde de la Culture est particulièrement exposé aux conséquences de ces dérives. De tous temps, les extrémistes ont cherché à contrôler la création artistique et certaines pratiques actuelles ne trompent pas : elles sont les signaux faibles d’une dérive autoritaire et doivent être combattues très sérieusement. L’un des critères d’un pays démocratique est l’existence d’un espace public non censuré. Reconnu institutionnellement, il permet que s’exerce la liberté d’opinion, de presse, d’association et de manifestation, y compris pour critiquer les gouvernants. En punissant un metteur en scène pour une prise de parole publique allant à son encontre, Laurent Wauquiez cherche à intimider l’ensemble des acteurs culturels de sa région et menace directement l’équilibre démocratique.

C’est la fonction même du théâtre qui est attaquée. Car cet espace de contestation est indispensable dans les sociétés démocratiques. En convoquant d’autres représentations du monde, le théâtre n’épuise pas la complexité du réel mais la révèle. Il aide ainsi la société à se questionner sur elle-même et offre des visions alternatives qui renouvelle le champ des possibles. Il est un contre-poids nécessaire au débat démocratique.

Cette atteinte à la liberté d’expression et de création n’est malheureusement pas surprenante dans un pays autoritaire comme la Russie. Mais pour l’Europe et particulièrement la France qui s’identifie fortement à sa liberté d’expression, ce qui se passe sous nos yeux est extrêmement préoccupant. Chaque nouvelle atteinte à l’exercice du droit de la liberté d’expression doit être vigoureusement dénoncée et combattue. Il est de notre responsabilité d’artistes d’être la vigie de notre démocratie.

Cyril le Grix, président du SNMS

Sale temps pour la liberté d'expression (et de création) ! 


A Lyon, c’est le Théâtre Nouvelle Génération qui subit les foudres de Laurent Wauquiez. En dénonçant dans une tribune la “culture de la peur” instituée par le président de la région AURA, le metteur en scène et directeur du TNG Joris Mathieu a vu sa subvention régionale purement et simplement annulée.

A Perpignan, c’est la mairie R.N. qui impose, en dehors de tout consensus, une candidate à la tête du Théâtre de l’Archipel, entrainant la démission de Serge Regourd, Président de la commission Culture de la région Occitanie.

A Saint Petersbourg, c’est le Théâtre Maly de Lev Dodine qui est mis sous scellé par la justice russe tandis que la metteuse en scène, Zhenya Berkovich et l’autrice Svetlana Petriychuk ont été placées en garde à vue pour « apologie du terrorisme ».

Le rapprochement de ces trois faits concomitants met en lumière les risques de dérive autoritaire qui pèsent aujourd’hui de plus en plus sur la société française. Car s’en prendre à la liberté de parole dans l’espace public d’un artiste ou d’un représentant syndical est extrêmement grave. Comme l’est également la nomination par les seuls élus R.N. de la ville de Perpignan de la nouvelle directrice du Théâtre de l’Archipel, contre l’avis des représentants de l’Etat et de la région. 

Le monde de la Culture est particulièrement exposé aux conséquences de ces dérives. De tous temps, les extrémistes ont cherché à contrôler la création artistique et certaines pratiques actuelles ne trompent pas : elles sont les signaux faibles d’une dérive autoritaire et doivent être combattues très sérieusement. L’un des critères d’un pays démocratique est l’existence d’un espace public non censuré. Reconnu institutionnellement, il permet que s’exerce la liberté d’opinion, de presse, d’association et de manifestation, y compris pour critiquer les gouvernants. En punissant un metteur en scène pour une prise de parole publique allant à son encontre, Laurent Wauquiez cherche à intimider l’ensemble des acteurs culturels de sa région et menace directement l’équilibre démocratique.

C’est la fonction même du théâtre qui est attaquée. Car cet espace de contestation est indispensable dans les sociétés démocratiques. En convoquant d’autres représentations du monde, le théâtre n’épuise pas la complexité du réel mais la révèle. Il aide ainsi la société à se questionner sur elle-même et offre des visions alternatives qui renouvelle le champ des possibles. Il est un contre-poids nécessaire au débat démocratique.

Cette atteinte à la liberté d’expression et de création n’est malheureusement pas surprenante dans un pays autoritaire comme la Russie. Mais pour l’Europe et particulièrement la France qui s’identifie fortement à sa liberté d’expression, ce qui se passe sous nos yeux est extrêmement préoccupant. Chaque nouvelle atteinte à l’exercice du droit de la liberté d’expression doit être vigoureusement dénoncée et combattue. Il est de notre responsabilité d’artistes d’être la vigie de notre démocratie.

Cyril le Grix, président du SNMS
... continuer la lecture de l'édito réduire

Actus du SNMS

actu du 22/05/2023 
Hommage à Colette Nucci
actu du 22/07/2022 
Formulaire de recensement
actu du 04/07/2022 
Disparition du metteur en scène Peter Brook
actu du 15/04/2022 
Atelier labo Lyon - SNMS et Chorégraphes Associé.e.s
actu du 06/04/2022 
Hommage à Jacques Rosner
actu du 08/03/2022 
7 propositions pour le spectacle vivant
actu du 28/02/2022 
Communiqué Ukraine
actu du 28/01/2022 
Lancement du site #Cultureendanger
actu du 15/12/2021 
Cyril le Grix - Nouveau Président du SNMS
actu du 15/12/2021 
Assemblée Générale 2021
actu - Manon Montel  
Roméo et Juliette
actu - Olivier Cohen 
mass de Bernstein
actu - Nicole Desjardins  
Folcloche
actu - Anne Coutureau 
L'ESPÈCE HUMAINE
actu - Sandrine Gauvin 
Olympe de Gouges - Robespierre
actu - Camille Delpech 
Le Barbier de Séville
actu - Camille Delpech 
Léocadia
actu - Alice Faure 
Jambonlaissé