Le grand Livre
240 pages • Dernière publication le 27/03/2024
Dans le cadre de son Action culturelle,
la SACD soutient la création de cet ouvrage
2018 (août) éditorial du nouveau président, Cyril Le Grix
Chers camarades,
Panchika Velez ayant été brillamment élue au Conseil d’Administration de la SACD fin juin, elle a dû démissionner de la présidence et de notre conseil d’Administration. Ce dernier m’a donc élu à ce poste le 8 juillet dernier et je remercie ses membres de la confiance qu’ils m’ont accordée.
Cependant notre Assemblée Générale et la prochaine élection du Conseil d’Administration de notre syndicat auront toujours lieu fin novembre et toute nouvelle candidature est la bienvenue. Vous recevrez un courriel plus complet à l’automne sur les modalités de cette élection.
Enfin, l’ensemble de notre Conseil d’Administration tient à saluer le travail intense que Panchika Velez a mené pour notre syndicat pendant les cinq ans de son mandat ; nous la remercions pour son engagement et son dévouement qui nous ont permis de nous étoffer et de renouveler des liens durables avec un certain nombre d’organisations du Spectacle Vivant.
Je tiens à rappeler ici que c’est à la Libération que nos aînés ont fondé notre syndicat et se sont battus pour que la mise en scène soit reconnue comme une œuvre.
Que c’est la loi du 11 mars 1957 qui a permis à la mise en scène d’entrer au Code de la Propriété Intellectuelle.
Qu’aujourd’hui, les metteuses et metteurs en scène bénéficient d’un double statut : celui de salarié et d’auteur (comme les réalisateurs de cinéma) mais que ce statut n’est pas forcément connu de tous, ni de toutes les structures qui nous emploient. Il est donc de notre devoir de le faire savoir et respecter car le SNMS est le syndicat de tous les metteurs en scène, qu’ils travaillent dans le secteur public ou privé.
Pour nous y aider, nous avons décidé de créer un ouvrage numérique et collectif, consultable gracieusement en ligne et constamment en évolution : le Grand Livre.
Nous l’avons présenté le 9 juillet dernier, au Festival d’Avignon. Il se présente comme l'encyclopédie de tout ce qui concerne l'art et la pratique quotidienne de la mise en scène. Vous y trouverez des renseignements sur le statut social, la rémunération, les contrats, la retraite, l'assistance juridique, les textes officiels... ainsi qu'un centre de ressources d'archives sur l'historique de notre métier et l'activité de notre syndicat.
Toujours en Avignon, à l’heure où le ministère de la Culture insiste sur l’importance de la diffusion pour redynamiser le spectacle vivant, nous avons choisi d’organiser un débat le 12 juillet dernier à la Maison Professionnelle, sur la circulation de nos œuvres sur le territoire. L’ensemble de ces échanges sera bientôt accesible sur notre site.
Je ne peux conclure cet édito sans vous dire un mot sur le projet de directive européenne sur le droit d’auteur, soumise au vote du Parlement le 20 juin dernier. Comme vous l’avez certainement lu dans la presse, les eurodéputés l’ont rejeté le 5 juillet dernier, après un lobbying acharné de l'EDiMA, un groupe de pression qui rassemble les Gafa. Même si le texte sera à nouveau débattu lors de la session plénière de septembre par l'ensemble des parlementaires, cela est inquiétant : cela montre les rapports de force disproportionnés qui sont en jeu entre les créateurs et les géants du Net. Cela est grave car il s’agit de la pérennité de la Culture et de son financement.
Le droit d’auteur est fragile et toute victoire n’est jamais pas définitive ; nous devons être vigilants. La révolution du numérique et ses dégâts collatéraux concernent tous les auteurs, même les metteurs en scène.
Par votre engagement au SNMS, vous contribuez à rendre le droit d’auteur des femmes et des hommes qui pratiquent quotidiennement cet art de la mise en scène plus fort. Vous le faites par conviction, soyez-en remerciés. Car ce que nos aînés ont obtenu, nous le voulons encore et encore.
A ce jour, en dehors de la France, la mise en scène n’est pas systématiquement reconnue comme une œuvre. C’est la raison pour laquelle notre syndicat doit trouver les moyens nécessaires pour porter au niveau européen ses idées et son combat.
Il s’agit de l’avenir de notre profession.
Cyril le Grix