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Le grand Livre
240 pages • Dernière publication le 27/03/2024

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HISTORIQUE & ARCHIVES / Histoire de la mise en scène / Page 52 • Publiée le 29/01/2019

Gaston Baty, la définition du metteur en scène


 « Plus une œuvre est grande, plus elle est riche en contrastes, presque en contradictions. Ces caractères secondaires sont sacrifiés au caractère principal dans sa réalisation normale. Notre but est de renverser les valeurs, de faire venir artificiellement, temporairement, au premier plan ce qui reste au dernier. Non pas d’ajouter à la pièce quelque chose qui ne serait point, mais d’éclairer quelque chose qui y est caché, et qu’on laisse d’habitude dans l’ombre. Nous déplaçons le projecteur. Ou, si l’on veut une autre comparaison : le musée présente la statue de face, sous son plus bel aspect, à la foule des visiteurs ; les curieux tournent autour et vont la regarder par derrière »
Gaston Baty

Cofondateur en 1927 du « Cartel » théâtral, avec Louis Jouvet, Charles Dullin et Georges Pitoëff, et longtemps directeur du Théâtre Montparnasse, qui porte aussi son nom, il écrit notamment en 1944 un ouvrage « LE METTEUR EN SCENE », qui défend résolument le rôle créateur de celui-ci.

« L’obligation dans laquelle se trouve le metteur en scène, pour asseoir sa réputation d’artiste, d’affirmer l’originalité des productions qu’il dirige, le conduit en effet presque mécaniquement à s’écarter des horizons d’attente créés par les traditions de lecture des textes, multipliant les axes interprétatifs jusqu’au risque assumé du contresens. Dès 1929, Gaston Baty, portant à la scène Le Malade imaginaire, entreprend de « déplacer le projecteur » en faisant d’Argan un véritable malade, incompris de sa famille, et souffrant de ce qu’on le prend pour un simulateur. Jouant à la fois le texte de Molière et le souvenir de la mort de ce dernier à l’issue d’une des représentations, il fait de la comédie un cauchemar expressionniste, et de ses ballets les visions nées de la fièvre du protagoniste. » (in « L’AUTEUR ET LE METTEUR EN SCENE : aperçu d’un combat », par Didier Plassard)

Jean-François Prévand

(Voir également page : "Le malade imaginaire" de Gaston Baty (1929 - Théâtre Montparnasse) 

Mots clés :

Cartel Baty Gaston Dullin Charles Prévand Jean-François Jouvet Louis Pitoëff Georges Théâtre Montparnasse

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